Une brève histoire de l’auto-hypnose
Tout a commencé en France
L’histoire de l’auto-hypnose commence au XIXe siècle en France, lorsqu’un pharmacien de 28 ans, appelé Emile Coué, travaille alors pour le médecin Ambroise-Auguste Liébault (1823-1904). Liébault a beaucoup fait pour faire avancer l’hypnothérapie, et sa clinique près de la ville de Nancy est devenue connue pour promouvoir et même représenter les nouveaux travaux d’hypnose de son époque, basés sur les suggestions.
Liébault est mort en 1904, mais à cette époque, Coué avait mis au point une méthode particulière pour amener un sujet en état d’hypnose, qui reposait sur une série de suggestions pendant que le sujet était encore éveillé.
« Autosuggestion consciente »
Coué a alors décidé de développer une nouvelle technique qu’il a appelée « autosuggestion consciente » – en d’autres termes, apprendre aux sujets à s’engager dans l’hypnose par eux-mêmes, en utilisant leurs propres suggestions et imaginations.
Coué a fondé son « autosuggestion consciente » sur deux idées importantes qui ont bouleversé la théorie de l’hypnose de son époque :
- Le sujet est conscient, de manière normal ; il n’est pas inconscient, endormi ou en transe ;
- Le sujet n’est pas sous le pouvoir ou le contrôle de l’hypnotiseur ; il répond parce qu’il accepte volontairement les suggestions positives qu’il entend, par le biais de l’autosuggestion.
La méthode Coué
La formule de Coué est encore aujourd’hui célèbre : « Chaque jour, à tous les points de vue, je m’améliore ».
Il ordonnait à ses sujets, de répéter cette phrase au moins 20 fois par nuit, en chuchotant de manière monotone, les yeux fermés, alors qu’ils s’endormaient. Les mots « à tous égards » nécessitaient une attention spéciale, en conscientisant le fait qu’ils se référent à un changement positif à la fois mental et physique.
Il disait également à ses sujets qu’en cas de pensées douloureuses ou de douleurs physiques (auquel cas ils devaient également frotter la zone concernée), il fallait rapidement dire plusieurs fois « ça passe, ça passe, ça passe »). Il a aussi dit :
« Je conseille aux anglophones de s’en tenir à la version française, il est beaucoup plus facile de dire ‘ça passe, ça passe, ça passe’ que l’expression anglaise ‘it is going’ ou ‘it is passing’ qui est plus longue et plus maladroite. »
Coué aurait également déclaré que cette suggestion spéciale devait être dite très rapidement pour bloquer les pensées intrusives négatives, tandis que la phrase (« tous les jours, à tout point de vue… ») devait être répétée lentement et presque pieusement.
Coué disait de sa méthode d’autosuggestion : « C’est une sorte de petit truc. Quand on apprend le truc, il est capable de devenir maître de lui-même. »